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Marcia Chevrier
Résidente Adamas édition 2025
du 5 au 14 septembre 2025
Le programme Adamas offre un séjour de travail à de jeunes juristes sélectionné·e·s par l’Académie Internationale des Principes de Nuremberg, l’Association Internationale de Droit Économique (AIDE), le Conseil Constitutionnel et l’Institut Robert Badinter (ex-IERDJ).
La cinquième édition des résidences Adamas se déroule du 5 au 14 septembre 2025, elle réunit quatre résident·e·s, lauréat·e·s de prix décernés par les partenaires mentionnés ci-dessus.
Marcia Chevrier est lauréate du Prix de thèse du Conseil Constitutionnel pour sa thèse: Le principe de responsabilité dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel.
Après des études de droit à l’Université de Bordeaux, Marcia Chevrier a obtenu un
premier Master en droit public approfondi suivi d’un second en philosophie du droit
et droit politique à l’Université Paris Panthéon-Assas où elle a préparé son doctorat
après un mémoire de recherche sur la première année de la présidence d’Emmanuel
Macron, et un autre sur la théorie structurante du droit de Friedrich Müller. Durant son
doctorat, elle a travaillé sur le sujet : La première décennie de la Cinquième République,
contribution à une théorie de la concrétisation non juridictionnelle de la Constitution.
Son travail lui a permis d’obtenir le Prix de thèse de l’Université Paris Panthéon-
Assas, une publication par la LGDJ et le Prix de thèse de Conseil constitutionnel. Cette
recherche a été déterminée par une curiosité à la croisée de la théorie du droit, de la
théorie constitutionnelle, de l’histoire constitutionnel et de l’histoire des idées. Marcia
Chevrier a cette année rejoint l’Université Bretagne Sud après avoir travaillé en tant
qu’enseignant-chercheur en droit public dans les Universités Paris Panthéon-Assas
(ATER) et Paris Sciences & Lettres. Elle entend poursuivre ses recherches en droit
constitutionnel et ses enseignements dans les divers domaines du droit public.
L’histoire de la Cinquième République a été forgée, à partir de sa fondation, sur l’idée
que la pratique politique se serait progressivement éloignée du texte constitutionnel.
Un retour sur la première décennie du régime permet de mettre en lumière les raisons
ayant mené à ce constat.
L’étude des documents d’archives proposée dans cette recherche révèle la mise en
place du système de gouvernement par des acteurs constitutionnels qui étaient, dans
le même temps, les fondateurs du projet adopté en 1958, et au premier rang desquels
se trouvait le général de Gaulle. Si les concrétisations opérées à cette période peuvent
à bien des égards être contestables, elles demeurent liées au texte et démentent
l’accusation initiale de violation de la Constitution.
Il ressort par ailleurs de l’étude des concrétisations institutionnelles du texte de 1958
que l’idée fondatrice du régime prit corps dans le renforcement de l’État. Le cadre
établi en 1958 permettait avant tout une action constitutionnelle fondée sur et dirigée
vers l’État. Celle-ci se réalisait par l’association du pouvoir politique au pouvoir
administratif au nom de la centralisation du pouvoir et par le biais d’une fonction
gouvernementale qui s’exerçait selon une rationalité spécifiquement étatique.
Le pouvoir fut concentré entre les mains d’un organe privilégié d’expression
de la volonté de l’État, et se traduisit dans un régime que l’on peut qualifier de
« statocratique ».