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Florenz Volkaert
Résident Adamas édition 2025
du 5 au 14 septembre 2025
Le programme Adamas offre un séjour de travail à de jeunes juristes sélectionné·e·s par l’Académie Internationale des Principes de Nuremberg, l’Association Internationale de Droit Économique (AIDE), le Conseil Constitutionnel et l’Institut Robert Badinter (ex-IERDJ).
La cinquième édition des résidences Adamas se déroule du 5 au 14 septembre 2025, elle réunit quatre résident·e·s, lauréat·e·s de prix décernés par les partenaires mentionnés ci-dessus.
Florenz Volkaert est lauréat du Prix de thèse de l’A.I.D.E pour sa thèse : Traités de commerce (1860-1914) : une histoire en réseau du droit international économique.
Diplômé en droit de l’Université de Gand (Ph.D. 2023 ; Master 2018, summa cum
laude), Florenz Volkaert a également obtenu un double diplôme LL.M./M.Sc. en droit et
économie dans le cadre du programme Erasmus Mundus (2019), où il a été désigné
meilleur étudiant, auprès de l’Université de Hambourg, de l’Université Erasmus de
Rotterdam et de l’Institut Indira Gandhi de Recherche sur le Développement.
Florenz Volkaert a mené des recherches postdoctorales à l’Université Yale, au
Max-Planck-Institut pour l’histoire du droit et à l’Université catholique de Louvain-
la-Neuve, où il est actuellement chercheur postdoctoral au Fonds national de la
recherche scientifique (FNRS). Ses travaux portent sur l’histoire du droit économique,
principalement dans un contexte international et comparatif, sous toutes ses facettes.
Sa thèse, intitulée « Traités de commerce (1860‐1914) : une histoire du droit international
et du commerce en réseaux », interroge l’évolution du droit international commercial
en mobilisant des méthodes quantitatives et qualitatives. Un chapitre de ce travail a
reçu le Prix du jeune chercheur de la Société européenne de droit international en 2022.
Son projet postdoctoral porte sur l’étude des cartels internationaux dans l’histoire du
droit.
Cette thèse retrace l’évolution des traités de commerce et de leur conceptualisation
juridique entre 1860 et 1914. Elle s’appuie sur une approche combinant histoire
juridique et analyse de réseaux pour réévaluer la diffusion des clauses commerciales,
notamment celle de la nation la plus favorisée (NPF). Contre l’idée d’une hégémonie
britannique à partir du traité Cobden-Chevalier (1860), elle met en évidence le rôle
central de la France et de la Belgique dans la structuration du réseau conventionnel.
La diversité des clauses NPF est soulignée, tout comme la circulation d’autres
mécanismes (traitement national, reconnaissance mutuelle, commerce du charbon).
L’Amérique latine commence à s’approprier les concepts juridiques européens,
tandis que la clause coloniale interroge les liens entre commerce, empire et droit
international. La prétendue universalité de la clause NPF inconditionnelle apparaît
comme une construction eurocentrée.
La seconde partie examine la manière dont les juristes ont interprété et systématisé
cette pratique conventionnelle. À travers une analyse rapprochée et distante des
textes doctrinaux, elle met au jour les débats sur le droit international économique
à la fin du XIXe siècle. Elle redonne leur place à des auteurs négligés et éclaire le
rôle de l’exceptionnalisme américain. Elle montre aussi comment des États semi-
périphériques comme le Japon ou certains pays latino-américains mobilisent la
clause NPF pour affirmer leur autonomie juridique.
En replaçant ces traités au centre de l’histoire juridique, la thèse propose une relecture
critique des récits de progrès en droit international économique.