
© Bernard Rivoire - DR
Ingénieur hydrologue et agro-climatologue, Bernard Rivoire est un expert national reconnu sur la gestion de l’eau en milieu agricole depuis plus de 30 ans. Il est également formateur auprès des chambres d’agriculture du réseau RESOLIA. Il intervient régulièrement pour donner des formations à Goutelas sur la gestion de l’eau, ce bien si précieux, et sur les impacts du changement climatique dans sa gestion quotidienne.
Pouvez-vous nous parler de RESOLIA ?
RESOLIA est un centre de ressources pédagogiques créé pour appuyer les Chambres d'agriculture dans leur propre activité de formation auprès des agriculteurs et pour tous les métiers des Chambres d’agriculture : nouveaux collaborateurs, directeurs, conseillers, chargés de mission, responsables formation, commerciaux, marketing, RH, comptables, assistants, voire élus.
En 2023, RESOLIA a formé 5 695 stagiaires et apporte sa contribution à des projets nationaux pour anticiper les besoins de l'agriculture de demain.
Ses valeurs sont l’innovation, la proximité géographique avec les clients, la réactivité et l’anticipation, et le fait de faire bénéficier au quotidien d’un réseau solide.
Vous faites des formations au niveau national pour les Chambres d’agriculture sur la gestion de l’eau dans un contexte de changement climatique. Pourquoi les faire à Goutelas ?
J’ai découvert Goutelas à travers Robert Duclos, qui avait été président des Chambres d’agriculture. Il présentait l’Envol forézien et venait parler de son livre « De la pioche à l’internet ». Tous les conseillers en agriculture devraient d’ailleurs le lire !
Avec RESOLIA, nous avons commencé par venir à Goutelas, et nous y revenons chaque année car les retours de nos stagiaires sont extrêmement positifs.
Que trouvez-vous à Goutelas de si particulier ?
Tout d’abord, l’hospitalité, la qualité de l’accueil et la simplicité au milieu d’un cadre authentique. Le personnel est agréable et on bénéficie d’une cuisine familiale de qualité.
Le fait que nous soyons ailleurs, dans ce château au parcours unique de renaissance par un collectif de bénévoles provenant de tous horizons, nous offre une atmosphère particulière que nous n’aurions pas en milieu urbain. Cela inspire et favorise la cohésion d’équipe et le partage des savoirs.
Durant la journée, on travaille activement, et le soir, on mange ensemble dans ce lieu emblématique. Il se crée alors un collectif non seulement pendant la formation mais aussi en dehors, et cela favorise des liens qui perdurent bien après. C’est pourquoi nos stagiaires nous en redemandent !
Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos formations ?
Cette année, nous avons eu 14 stagiaires provenant des Chambres d’agriculture de toute la France.
Le sujet était la gestion de l’eau et notamment comment stocker l’eau dans de bonnes conditions techniques, économiques et environnementales en vue d’apporter l’eau aux cultures. Suite au changement climatique, il est essentiel de bien comprendre le cycle de la plante et ses besoins en eau, puis d’intégrer les nouvelles évolutions des conditions de répartition de l’eau tout au long de l’année afin de proposer des approches nouvelles pour s’adapter à ces changements.
Sans cette compréhension indispensable, on risque d’être trop dogmatique et d’être en décalage avec les réalités scientifiques et celles vécues par le monde agricole.
Les efforts dans les techniques d’irrigation sont continus, et on irrigue aujourd’hui 5 à 6 fois plus de surfaces avec beaucoup moins d’eau qu’auparavant.
L’intérêt également de faire nos formations à Goutelas est que nous pouvons faire des visites sur le terrain pour étudier de visu les expériences menées pour amener de l’eau dans les cultures (retenues collinaires, maraîchage, impact de l’évaporation…).
Ces formations auprès des Chambres d’agriculture aident les conseillers, de retour dans leur région, à répondre à ces problématiques, à la fois auprès des élus, des agriculteurs et éventuellement du grand public.
C’est en échangeant sur les pratiques dans différents milieux et régions agricoles que nous pouvons continuer à nous améliorer dans la gestion de nos ressources. Il est important que le Forez et son agriculture continuent de s’ouvrir à ces évolutions.
En savoir plus sur Resolia : https://resolia.chambres-agriculture.fr/
Entretien mené par Jacques Bouchet et Pauline Ladret, automne 2025


